L'importance d'investir dans les énergies renouvelables
Bárbara Rubim
04/01/2016 à 17:14, Lundi | Mis à jour le 22/09 à 16:07
Interview avec Bárbara Rubim, coordinatrice de la Campagne Climat et Énergies de Greenpeace Brésil.
BONNE VOLONTÉ – Le secteur énergétique augmente les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ?
Bárbara Rubim — C’est aujourd’hui le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au Brésil. Il n’est devancé que par l’utilisation du sol — responsable en grande partie de la déforestation —, mais il existe déjà des études montrant qu’au cours des trente prochaines années, ce sera le plus grand émetteur que nous ayons. Par conséquent, le secteur de l’énergie joue un rôle important dans les changements climatiques.
BV — Quelles sont les énergies renouvelables les plus viables pour le Brésil?
Bárbara Rubim — Si on retire les barrages hydroélectriques, qui sont renouvelables, mais pas durables pour toutes les conséquences qu’ils entraînent — par exemple, dans les communautés indiennes et riveraines de l’Amazonie — il y a d’autres sources d’énergies renouvelables telles que l’éolienne et solaire et la biomasse, et le Brésil est riche pour toutes celles-ci. Au cours des quatre dernières années, nous avons vu la croissance de l’énergie éolienne dans notre mix énergétique, mais l’énergie solaire, qui est une source abondante dans le pays — personne ne doute que c’est un « pays tropical, béni [par Dieu et beau] par nature » — et qui pourrait produire de l’électricité chez tous les Brésiliens, continue à être oubliée et ignorée (...). Greenpeace travaille avec l’objectif de 100% d’énergie renouvelable dans notre mix énergétique d’ici à 2050. Cela est techniquement possible. L’exemple de l’Allemagne est frappant, parce que le meilleur endroit de ce pays pour l’utilisation de l’énergie solaire est 20% pire que le pire endroit au Brésil. Et malgré tout, ils ont dix millions d’Allemands qui bénéficient de cette source d’énergie, alors que le Brésil vient de battre le record de 700 systèmes installés — une grande différence.
« (...) l’énergie solaire, qui est une source abondante dans le pays (...) et qui pourrait produire de l’électricité chez tous les Brésiliens, continue à être oubliée et ignorée (...). »
BV — Quel est le rôle principal de la société civile en ce moment ?
Bárbara Rubim — Le rôle principal de la société brésilienne est, de fait, de suivre les négociations qui sont en cours dans le monde, les communiqués du Ministère des Affaires étrangères — qui s’occupe de la préparation de notre Contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN) — et de faire pression sur le gouvernement pour qu’il soit ambitieux dans l’établissement de cet objectif. Nous ne pouvons plus croire que nous n’avons pas le pouvoir de changer, parce que nous l’avons, si.
Cet article est extrait de la revue BONNE VOLONTÉ Développement durable — Paris (décembre/2015). Téléchargez gratuitement PDF ou l'app de la revue, disponible sur iOS et Android.