La langue des signes favorise l’intéraction dans la classe
Un enseignement qui innove et encourage l’inclusion
Mariane de Oliveira
30/10/2015 à 19:29, Vendredi | Mis à jour le 22/09 à 16:07
Le Brésil a progressé dans le domaine de la science et de la technologie, mais maintenant, il réunit également toutes les conditions pour faire un bond en avant quantitatif et qualitatif dans les processus d’innovation en direction d’un développement durable. La Légion de la Bonne Volonté croit que cette innovation peut s’étendre à tous les domaines, grâce en particulier à l’éducation, car elle considère que le savoir est un allié important pour aider les pays à relever les défis. Comme l’a déclaré le président de la LBV, l’éducateur José de Paiva Netto : «La connaissance est le patrimoine éternel de l’être humain et de son Esprit immortel. En Économie, elle génère de la richesse. Unie à l’Amour Fraternel, elle créera la prospérité ».
Ainsi, travaillant pour un monde meilleur et une Humanité plus heureuse, la LBV a créé la Pédagogie de la Bonne Volonté, formée par la Pédagogie de l’Affection et la Pédagogie du Citoyen Œcuménique. Une démarche éducative singulière car elle considère l’individu comme un être intégral, doté d’intelligence, de sentiment et d’esprit.
Le respect de l’individualité et des besoins de chaque apprenant et de chaque personne accueillie fait partie des stratégies éducatives développées dans les écoles et les Centres Communautaires d’Assistance Sociale, de la LBV. Offrant aux enfants et aux jeunes un enseignement de qualité, l’Institution forme des citoyens et les prépare à rentrer dans le monde du travail, conscients de leurs droits et de leurs devoirs.
Une possibilité d’inclusion
L’histoire d’Eduardo, fils de Maria do Carmo*1 et élève de l’Ensemble Éducationnel bonne volonté (formé par la Supercrèche Jésus et l’Institut d’Éducation José de Paiva Netto), à São Paulo, est l’un des nombreux exemples de la façon dont la Pédagogie de la Bonne Volonté associée à des initiatives novatrices peut aider à transformer et améliorer la vie des enfants, des jeunes et des adultes accueillis par l’Institution.
Même pour des parents expérimentés, élever et éduquer un enfant peut mener à affronter de grands défis. Pour Maria do Carmo, il n’en a pas été autrement, et son fils, au début, a eu besoin d’une attention spéciale. Qui voit aujourd’hui le jeune garçon participer joyeusement aux cours et aux activités avec ses petits camarades dans l’Ensemble Éducationnel bonne volonté ne peut imaginer les difficultés rencontrées par la famille avec le diagnostic de surdité bilatérale et les problèmes causés par la paralysie cérébrale*2 , à la suite d’un arrêt cardiaque qu’Eduardo a subi deux jours après sa naissance.
Outre les soins ordinaires que chaque enfant requiert, l’inquiétude des parents pour l’avenir d’Eduardo était croissante, puisque le cadre de surdité associé aux séquelles de la maladie pouvait entraver son développement cognitif. Sur recommandation médicale, une implantation cochléaire a été réalisée (un implant cochléaire est un dispositif électronique sophistiqué, aussi appelé oreille bionique, qui offre à l’utilisateur une sensation auditive proche de la sensation physiologique) afin d’aider à augmenter la connectivité et l’intérêt de l’enfant pour son environnement et les interactions sociales. « Au début, nous avons eu beaucoup de peine pour lui, car nous avons constaté que beaucoup de gens le regardaient avec pitié et croyaient qu’il était incapable, comme s’il ne pensait pas », a déclaré sa mère.
Au moment où les parents ont dû chercher un établissement d’enseignement pour l’enfant, leur priorité était de choisir celui qui travaillerait non seulement les aspects liés à la formation intellectuelle et cognitive, mais qui mettrait aussi l’accent sur son développement émotionnel et affectif. Et c’est à la Légion de la Bonne Volonté qu’ils ont trouvé un environnement sûr où ils pouvaient confier l’éducation du jeune garçon.
L’arrivée d’Eduardo à l’Ensemble Éducationnel bonne volonté à l’âge de 3 ans a mobilisé une équipe multidisciplinaire de l’unité. Rapidement, ils ont prévu des stratégies éducatives d’inclusion, dans et hors de la salle de classe, en complément des mesures prévues par la loi brésilienne — Décret n° 5.626/05 —, qui détermine que les écoles publiques ou privées doivent embaucher un interprète et/ou traducteur de Libras (langue des signes brésilienne) quand il y a un élève ayant une déficience auditive (bilatérale, partielle ou totale). Cependant, même avec l’utilisation des moyens et de la spécialisation croissante en Libras des éducateurs, il a également été nécessaire de proposer des autres activités aux élèves, afin qu’ils puissent interagir avec leur camarade et comprendre ses difficultés.
Offrir aux élèves jusqu’à l’école élémentaire l’apprentissage de la communication en Libras comme une activité pratique faite en horaire extrascolaire a représenté un progrès important dans la socialisation d’Eduardo, qui à partir de là a pu entretenir de meilleures relations avec ses camarades. « Quand l’école a commencé à travailler avec la Libras et les enfants ont commencé à communiquer avec lui, cela nous a tranquillisé mon mari et moi. Avant, les enfants faisaient quelques choses à la place d’Eduardo parce qu’ils ne savaient pas s’il y arriverait. Ces cours aident beaucoup. Maintenant, il participe à diverses activités, il exprime ce qu’il ressent. Son allure a changé, il est devenu plus tranquille. Même les liens familiaux se sont améliorés. Tout s’est amélioré », a commenté Maria do Carmo.
Récemment, l’école est également intervenue en mettant à la disposition du garçon un netbook (mini-ordinateur portable) afin de favoriser son apprentissage. En raison de la paralysie cérébrale, sa coordination motrice a été atteinte, ce qui l’a empêché de développer les mouvements pour pincer et prendre en tenaille, une compétence nécessaire à la pré-alphabétisation et à la maîtrise du geste de l’écriture cursive. Avec ce nouvel outil, Eduardo a commencé à suivre le contenu du guide pédagogique utilisé par l’établissement d’enseignement, en format PDF, et pour prendre les notes nécessaires, il a bénéficié du suivi des éducateurs qui communiquent avec lui à travers la Libras.
Pour Ana Paula da Silva Custódio, coordinatrice du projet LBV — Pontentialiser les compétences, « les enfants entendants apprennent sur la culture sourde. C’est émouvant le respect des différences démontré par les enfants ». Émue par tous ces soins que l’école a dédié à la situation de l’enfant et de sa famille, Maria do Carmo a souligné : « Nous sommes vraiment très reconnaissants de tout cela. L’école a mobilisé toutes ces personnes pour accueillir mon fils ».
Des moyens spécifiques et un soutien émotionnel
Les élèves ayant des difficultés d’apprentissage sont capables que quiconque d’assimiler des contenus, mais pour cela ils ont besoin de plus de temps et d’une attention particulière.
À Rio de Janeiro, Brésil, la stratégie développée par la LBV pour aider à la formation intellectuelle et cognitive des filles et des garçons ayant ce profil a été de créer une salle d’appui pédagogique. Il s’agit d’un espace du Centre Éducatif de la Légion de la Bonne Volonté spécialement élaboré pour ces élèves, avec du mobilier, des moyens d’accessibilité, des équipements spécifiques et du matériel didactique et pédagogique (jeux, art en pâte à modeler, livres et activités ludiques de soutien).
Les interventions travaillent avec les aspects affectifs et émotionnels de l’élève, de sorte qu’en stimulant l’estime de soi, la confiance et l’affection, ce sont des facteurs positifs dans la vie scolaire et personnelle.
« La différence de ce travail dans la salle d’appui pédagogique (...) c’est que nous ne nous soucions pas seulement d’aider les élèves à apprendre le contenu du programme pédagogique, nous allons au-delà. Nous travaillons également l’équilibre émotionnel, pour qu’il aille bien, émotionnellement, physiquement et intellectuellement, pour apprendre de nouvelles choses », a déclaré Márcia Quesada, directrice de l’unité d’enseignement de la LBV à Rio de Janeiro.