Une Citoyenneté Solidaire
Suelí Periotto
14/05/2015 à 18:37, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:07
L’éducation dans la lutte contre la discrimination et la violence envers les femmes.
Les actions éducatives (formelles et non-formelles) jouent un rôle fondamental dans l’amélioration des conditions de vie des femmes au Brésil et dans le monde. Et ce soutien peut être décisif face à la problématique de l’inégalité de genre et de la violence à l’égard des femmes, de l’enfance jusqu’au troisième âge.
Il est nécessaire d’encourager tout espace ouvert au dialogue sur l’autonomisation des femmes — afin que ce sujet puisse être constamment discuté, dans les programmes récréatifs et éducatifs, et où soient réunies des informations, des explications et des propositions pour éradiquer les cas d’agression contre les filles et les femmes, une situation dramatique et intolérable observée à niveau mondial du fait des indices élevés de ce type d’événement.
Des initiatives qui font la différence dans l’évolution de la réalité actuelle — point de départ pour construire une société plus juste, où les personnes des deux sexes aient un accès égal aux offres d’emploi (conditions de salaires et de croissance professionnelle), basé sur l’effort individuel, sur leurs propres capacités et compétences, sans aucun préjugé de genre, peuvent et doivent émerger du milieu scolaire.
Au Brésil et dans six autres pays où elle possède des bases autonomes — Argentine, Bolivie, États-Unis, Paraguay, Portugal et Uruguay — la Légion de la Bonne Volonté se consacre à accueillir chaque jour des milliers de filles et de garçons. Dans les unités d’enseignement de l’Institution est offerte une éducation de qualité, ajoutant à la formation intellectuelle les valeurs de la Citoyenneté Œcuménique, de façon à ce que l’élève ait les bases nécessaires pour poursuivre ses études et entrer à l’université. Ses écoles et ses programmes socio-éducatifs suivent une ligne pédagogique propre, créée par le dirigeant de la LBV, l’éducateur José de Paiva Netto, dans laquelle raisonnement et sentiment (cerveau et cœur) guident l’apprentissage afin que les résultats obtenus dans l’éducation de base permettent à l’élève de construire sa vie professionnelle de manière digne et satisfaisante.
Un élément important de cette proposition pédagogique est qu’elle contribue à susciter chez l’apprenant un regard critique et une attitude qui privilégie la compétence, en harmonie constante avec le sentiment. Pour cela, la LBV utilise la Pédagogie de l’Affection (s’adressant aux enfants de moins de 10 ans), qui renforce les aspects cognitifs et émotionnels. L’accent mis sur le sentiment ne soustrait pas l’esprit critique à l’apprenant. Bien au contraire, le cœur alimenté par l’exercice de la Solidarité, de la Fraternité et de l’Amitié peut atteindre un niveau supérieur de sagesse éclairée. L’éducation associée aux valeurs éthiques, œcuméniques et spirituelles renforce le leadership de l’enfant et améliore sa capacité de respecter les autres et lui-même, sans risquer de dénaturer ou d’affaiblir sa personnalité.
Un espace de dialogue et de réflexion
Les salles de classe des écoles de la LBV représentent aussi un lieu ouvert au débat et à la réflexion sur des sujets qui intéressent les élèves, en particulier ceux qui passent par la phase de l’adolescence. C’est à eux que s’adresse la Pédagogie du Citoyen Œcuménique. Afin de mieux les préparer à faire face aux situations propres de la jeunesse, des activités de recherche et d’échange d’informations sont organisées. Au cours de ce travail, les apprenants partagent leurs connaissances, posent leurs questions et font ainsi augmenter le niveau de compréhension individuelle et collective. De cette manière, l’exercice proposé par les éducateurs, avec leur médiation, favorise le contenu éducatif et élargit la compréhension du sujet discuté.
La ligne pédagogique de la LBV possède sa propre méthodologie, la MAPREI (Méthode d’Apprentissage par la Recherche rationnelle, émotionnelle et intuitive), un outil facilitateur d’un plus grand engagement des élèves dans les sujets proposés par l’enseignant. La MAPREI possède six étapes ; on peut observer, par exemple, le seconde de ces étapes, que les étudiants entreprennent une collecte de données sur le sujet qui sera débattu en salle de classe. Le développement de la capacité de recherche de connaissances est un facteur qui favorise l’expérience de l’autonomie chez les élèves. Dans le même temps, elle renforce la prise de conscience de leurs droits en tant que citoyens et les prépare à affronter et à surmonter les situations de violence et de discrimination, entre autres défis.
Cette façon de conduire les débats en salle de classe permet aux filles de développer une attitude critique et responsable et de savoir faire appel aux services de défense des femmes, si nécessaire, et les garçons sont quant à eux en mesure de guider leur mère et leur sœur, pour se défendre contre tous les partenaires qui peuvent occasionner de mauvais traitements et dénoncer les abus. À la LBV, les enfants et les adolescents apprennent la valeur de la citoyenneté et de la solidarité, en étant conscients qu’à l’avenir, ils posséderont les conditions et le devoir de traiter avec affection et respect leur compagnon ou leur compagne.
L’égalité des genres dans les thèmes abordés en salle de classe
À titre d’exemple de l’implication des élèves dans les questions actuelles, il existe une forte participation dans les cours L’actualité en débat. Cette matière les invite à la recherche/discussion de sujets importants de la vie de tous les jours, comme la Loi Maria da Penha. Dans les classes d’enseignement secondaire à l’Institut d’Éducation José de Paiva Netto, à São Paulo, ce thème a été proposé aux adolescents. Les élèves ont alors recherché les faits responsables de l’apparition de cette importante loi, qui protège désormais à la fois les hommes et les femmes, les personnes âgées, les homosexuels, les personnes handicapées et autres qui se sentent vulnérables ou victimes de préjugés et/ou de violence. Dans la mise en commun des données recueillies, il était remarquable d’observer la façon dont les élèves se sont exprimés dans la conduite de commentaires, faisant preuve de fermeté dans leurs argumentations. Les filles ont montré leur maturité et leur familiarité vis-à-vis des droits que la loi leur garantit. Les garçons ont montré leur connaissance du sujet et ont en outre réaffirmé la gravité du rôle social de chaque individu, indépendamment du genre.
+ Voyez le vidéo de la salle de classe
Dans le partenariat entre la famille et l’école, la Légion de la Bonne Volonté établit également des liens avec les parents ou responsables des enfants, grâce à des activités qui entraînent des bénéfices pour la cellule familiale. Ainsi, on encourage la participation de la communauté à des réunions pour discuter, dans l’école, les questions d’intérêt local et de la société en général. Les femmes — les mères, les grands-mères ou les autres femmes responsables de l’enfant ou de l’adolescent — recourent quand elles en ont besoin à des professionnels de l’assistance sociale et de la psychologie éducative. là, elles reçoivent des conseils, un soutien et elles sont conduites vers les organismes publics pertinents, en fonction de la situation signalée et du domaine du professionnel désigné pour prendre en charge la situation de la famille. En particulier, ce sont les femmes qui reçoivent le plus d’aide pour comprendre et résoudre des problèmes spécifiques, dans la conquête des droits institutionnels et le développement personnel et familial.
Ce travail n’aboutit pas toujours à une solution définitive ou une situation pleinement résolue, mais on déjà peut observer un ensemble d’acquis qui ont transformé de manière décisive la vie des enfants, des jeunes et des femmes qui bénéficient d’un soutien scolaire.
Du point de vue du président de la LBV, l’avancée positive en direction de l’égalité entre les genres est inévitable. Dans l’article « Le Millénaire des Femmes », communiqué à l’ONU en plusieurs langues, il affirme : « On ne peut pas empêcher — bien que certains souhaiteraient aujourd’hui encore que ce soit en cachette — la participation remarquable et fructifère [des femmes] dans les différents secteurs de la société pour que le progrès atteigne un plein succès dans cette magnifique croisade de récupération de la citoyenneté (…). Une adhésion qui naturellement englobe ceux qui gèrent les actions politiques et gouvernementales, dans lesquelles est essentiel l’élan rénovateur de la Spiritualité Œcuménique, sans quoi leur efficacité restera en-deçà des aspirations populaires. (...) Le rôle de la femme est si important, que, même avec toutes les obstructions de la culture machiste, aucune organisation qui veuille survivre — qu’elle soit religieuse, politique, philosophique, scientifique, sportive, entrepreneuriale ou familiale — ne peut se passer de son soutien. »