L’appui familial est fondamental pour le traitement de la maladie d’Alzheimer

Outre la perte de mémoire, la maladie touche petit à petit d'autres zones du cerveau, limitant les capacités d'orientation dans le temps et dans l'espace, d'utilisation du langage, de raisonnement...

De la rédaction

15/09/2016 à 11:36, Jeudi | Mis à jour le 22/09 à 16:08

Les signes liés à la maladie d’Alzheimer — comme l’oubli d’évènements récents, le changement d’humeur fréquent, la perte de mémoire ou d’objets, entre outres — ne peuvent pas être confondus avec le processus normal de vieillissement. Encore sans traitement curatif, il faut poser rapidement un diagnostic affin d’agir de manière efficace. « On peut  avoir  des trous de mémoire à tout âge, même étant enfant, mais on observe qu’ils deviennent de plus en plus fréquents chez les personnes qui développent la maladie, et ils finissent par difficulter à accomplir les tâches quotidiennes », alerte le neurologue brésilien Paulo H. F. Bertolucci, chef du secteur de Neurologie du Comportement de Escola Paulista de Medicina (Unifesp). 

À partir de 65 ans, les chances d’attraper cette maladie redoublent tous les cinq ans. En outre, les personnes ayant des antécédents familiaux ont plus de chances de la développer. Hypertension artérielle, diabète, obésité, tabagisme et sédentarisme sont des facteurs de risque qui également contribuent au développement de la maladie.

Les troubles du sommeil et de l’alimentation, l’instabilité de l’humeur, l’agressivité sont quelques symptômes que la maladie peut entraîner. Lors d’une interview au programme Vida Plena [Vie Pleine] de Boa Vontade TV [Bonne Volonté TV], la neuropsychologue Gisele Calia a souligné que l’union et l’appui de la famille sont fondamentaux dans la vie du patient souffrant de la maladie d’Alzheimer. Voyez, ci-après, quelques-unes des réponses aux questions des téléspectateurs : 


« Mon mari atteint de la maladie d’Alzheimer. Comment l’aider à faire face à la maladie, et que faire lorsqu’il ne se souvient pas de moi ? »

Dr. Gisele —  Je pense que c’est la principale angoisse. Il semble que tout ce qui a été vécu l’a été en vain, et vous pensez : « où est passé tout ça ? ». Parfois, l’angoisse de la famille est beaucoup plus forte que celle du patient. (…) Et avec ça, vient un point très important : la famille peut aider en ne faisant pas de reproches au patient. Au début principalement, il est important de ne pas dire, par exemple : « Non, tu as un problème de mémoire ! » ou même « Arrête ! Tu es malade ! », car il ne va pas comprendre. Ce comportement n’aide en rien. Les albums photos peuvent aider quand la personne ne se souvient plus. La mémoire des personnes âgées atteintes d’Alzheimer garde mieux les souvenirs anciens, car la mémoire affectée par la maladie est la mémoire plus récente. C’est comme si le patient revenait dans le passé. (…) Dans ce sens, l’affection est primordiale. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer deviennent beaucoup plus sensibles, elles redeviennent presque des enfants. Alors, la famille doit apporter son soutien, montrer son affection, aider la personne à se souvenir de choses pratiques, telles que prendre ses médicaments ou faire sa toilette. Tout cela aide le patient à vivre une vie digne et de qualité.

 « Mon père a 72 ans et souffre de la maladie d’Alzheimer. Il a toujours eu une vie saine. Comment aider ma mère à comprendre ce défi ? »

Dr. Gisele — Le plus important, c’est de ne jamais laisser la mère affronter seule le problème ; Il faut que toute la famille soit unie. Si une seule personne est responsable, la probabilité que celle-ci, dans le cas présent la mère, se retrouve  en grande détresse et même qu’elle tombe malade avant son mari est très grande. Alors, il est réellement important de la sortir de temps en temps de cette situation, car elle n’est pas malade : elle continue donc d’avoir besoin de sortir, de se promener, de parler d’autres choses. Il est fondamental de la remplacer auprès du malade pour qu’elle puisse s’apaiser et ainsi mieux accepter la situation. Parce que le grand problème c’est que le patient n’a aucune séquelle physique et semble ne pas être malade. Et que, automatiquement, nous le traitons comme si il était le même ; mais ce n’est pas exactement ça. C’est pourquoi, plus la famille va en quête d’informations, d’aide médicale et d’associations spécialisées, meilleur sera le traitement.

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